La Thaïlande et le voyage responsable selon Marine


Interviews de voyageurs, La Thaïlande, Voyageurs responsables / jeudi, novembre 5th, 2020
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Aujourd’hui, c’est Marine du site Adventhaï que j’ai interrogé pour parler ensemble de ces expériences et de sa vision du voyage responsable, mais aussi le voyage au sens large. Elle nous parle donc de voyage mais aussi de la Thaïlande, pays dans lequel elle vit depuis fin 2018.

 

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Bonjour Marine, peux-tu te présenter ?

Je suis Marine, j’ai 29 ans et j’habite dans la province de Chiang Rai, au nord de la Thaïlande dans un petit village karen qui s’appelle Ban Khwae Wua Dam à environ 30 kms au nord de la ville de Chiang Rai.

 

Quel a été ton déclic pour voyager ?

C’était en moi déjà depuis toute petite car mes grands-parents habitaient dans une caravane et donc on a été habitué à voyager souvent.

Ils avaient un grand terrain qu’ils avaient achetés et ils n’avaient pas les moyens de construire immédiatement. Ce n’était d’ailleurs pas dans leurs projets, ils voulaient juste vivre comme ça en ayant un énorme jardin. C’était un peu les « roots » de l’époque :).

J’adorais ces moments-là en famille et je n’avais pas la sensation de manquer de quelque chose, au contraire, j’avais l’impression qu’on avait tout. C’était un peu le bonheur absolu d’être tous ensemble dans un endroit au cœur de la nature en ayant la possibilité de faire ce que l’on avait envie de faire. 

Le déclic, je l’ai eu aux alentours de l’âge de 20 ans. Je me suis dit, c’est le moment, j’ai envie de partir et de découvrir le monde. Il faut savoir que je suis partie de chez mes parents, j’avais à peu près 17 ans. Je faisais les saisons : je suis partie à Londres, en Corse, en Haute Savoie ou encore dans le sud de la France. Mais j’avais envie de voir d’autres horizons, d’autres cultures et j’avais surtout soif de me découvrir et de partir en voyage.

Puis j’ai rencontré quelqu’un mais le voyage n’était pas vraiment sa priorité donc on a mis ça un peu de côté. Mais un jour, je lui ai dit que j’avais vraiment besoin de partir et de voyager : « tu me suis ou tu ne me suis pas ». Il était partant, enfin c’est ce que je croyais à ce moment-là car finalement, il m’a planté seulement quelques jours avant de partir pour un nouveau départ. Nous devions faire une saison pour mettre de l’argent de côté, mais finalement, il m’a expliqué qu’il n’avait pas les épaules pour assumer ce projet ensemble. Ce moment a été très difficile pour moi, j’ai fait une dépression, je me suis sentie très très mal dans ma peau et dans tous les environnements qui m’entouraient. Finalement, avec l’aide de personnes, ses petits anges qui ont débarqué dans ma vie, j’ai trouvé la force de croire en moi et de rebondir pour vivre ce voyage que j’avais envie de vivre depuis des années.

Je suis donc partie en 2018 !

 

Maintenant que tu vie en Thaïlande, est-ce que des choses de France te manquent ?

Pas vraiment. Je dirais ma famille, évidemment, que je ne peux pas voir quand j’en ai envie.

Peut-être aussi certaines saisons. Ici, il fait chaud toute l’année. Nous avons quand même un hiver qui dure 2 mois puis une très grosse saison chaude qui dure 2 ou 3 mois où il fait vraiment très chaud. Cette chaleur est parfois difficilement supportable. Ce qui me manque donc peut-être c’est l’automne avec ses couleurs si particulières.

Et puis partager une bonne raclette en famille et entre potes bien sûr ! 🙂

 

Selon toi qu’est-ce que ta nouvelle vie en Thaïlande a changé dans ta façon de voir les choses, d’aborder la vie ?

Je pense que ce n’est pas forcément ma nouvelle vie qui m’a permis d’aborder les choses différemment mais plutôt les gens qui m’entourent. 

Les karens sont des personnes très terre à terre qui évitent les complications et qui n’en voient d’ailleurs pas. Par exemple, quand j’hésitais encore à rester auprès de Dédé ici à Ban Khwae Wua Dam et qu’il me demandait si je me sentais bien avec lui, je lui répondais que oui, j’étais très bien. Il me demandait alors pourquoi je ne restais tout simplement pas ici avec lui. Je lui ai donc expliqué que j’avais un travail en France qui m’attendait, mon chien, des responsabilités. Il m’a répondu « oui mais puisque tu es heureuse ici, pourquoi partir ? » 🙂

En fait, c’est ça, ce sont des personnes qui ne se posent pas 1 milliard de questions, qui vivent au jour le jour, même si évidemment, ils prévoient les choses lorsqu’il le faut (pour les cultures par exemple,…). Mais ce sont des personnes qui n’ont pas un réel besoin de connaitre les dates par cœur, d’avoir une énorme culture générale. Le principal pour eux, c’est d’être avec leurs proches, d’être ensemble et de surtout de profiter des bons moments. C’est ça que j’ai appris ici, à vivre au jour le jour, à vivre avec ce que la vie me donne maintenant sans forcément trop me projeter, mais si j’ai encore des efforts à faire de ce côté là !

 

Maintenant que tu vis en Thaïlande depuis plus de 2 ans, est ce que ta vision du pays a changé dans un sens ou dans un autre ?

Les habitants sont d’une grande gentillesse et il fait bon vivre en Thaïlande effectivement :).

Tout d’abord, je dirais que ce sont des personnes qui ont une façon se comporter avec les autres, d’apprécier, d’aider les autres qui est assez rare. Je n’avais jamais connu cela auparavant. Ils pensent à toi, sans même te connaître. Par exemple, si tu fais tomber quelque chose dans la rue, des gens vont courir pour te le ramener, si tu cherches un endroit sur une carte, les gens vont venir avec toi et ils vont t’aider. C’est quelque chose que j’ai vraiment découvert ici, que j’apprécie énormément et que j’apprends à mettre en pratique aussi au quotidien. Ce plaisir de recevoir, d’accueillir, d’échanger qui est vraiment très présent ici.

La seconde chose c’est que l’on dit souvent que la Thaïlande c’est « le pays du sourire ». Au début lorsque je suis arrivée à Bangkok, j’étais dans un quartier plutôt animé et je n’ai pas vraiment ressenti ça, pas tout de suite. Je n’ai pas eu la sensation que tout le monde était ultra souriant. C’est en m’écartant des zones ultra touristiques que j’ai vraiment ressenti cet aspect souriant, au quotidien !

 

Que signifie pour toi le voyage responsable et comment cela s’applique en Thaïlande ?

Dans 1 er temps c’est se dire que partir en voyage pour venir dans un endroit c’est s’adapter. Ce n’est pas aux autres de s’adapter à nous. Ce n’est pas parce que, par exemple, j’aime manger des pancakes le matin que dans un établissement hôtelier, je dois absolument avoir des pancakes le matin ! Certes je paies un service, mais non je ne suis pas chez moi et je dois donc m’adapter.

Donc pour moi le voyage responsable et être un touriste responsable c’est d’avoir une facilité d’adaptation et surtout (et en plus !) de minimiser son impact sur l’environnement, son impact dans la vie locale en essayant au maximum de comprendre et d’observer. On a tendance à juger que ce soit des attractions touristiques ou des choses que l’on ne comprend pas forcément, qui ne font pas parties de notre quotidien. C’est quelque chose qui, à mon sens, a beaucoup d’importance.

Déjà, si on a cette facilité d’adaptation, si on a la conscience d’esprit d’observer, d’essayer de comprendre la culture du pays dans laquelle on se trouve, on est déjà un touriste responsable, dans un premier temps.

Et puis, il faut aussi s’informer sur le pays dans lequel on va, les coutumes, la culture,… Par exemple, en Thaïlande, il y a pleins de personnes qui ne savent pas en mettant le pied sur le territoire thaïlandais que dans les temples, il faut se couvrir les épaules, les genoux et qu’il ne faut pas mettre les pieds en direction du buddha. Je trouve ça dommage de ne pas s’informer sur le pays que l’on va découvrir, sans connaître tout l’histoire évidemment, mais quelques bases sont importantes.

Après, il y a tout l’aspect écologique qui demande bien plus qu’une phrase :). Essayer de donner l’exemple sans jamais juger. La Thaïlande (et l’Asie au sens plus large), c’est le royaume du plastique. Un exemple simple est de venir avec ton petit sac et refuser gentiment les sacs plastiques. Peut-être qu’avec le temps, les gens vont comprendre. On est même reconnu, souvent les gens disent « ah non non, elle ne prend pas de sacs ».

 

Quel est LE conseil que tu donnerais aux gens qui hésitent encore a partir voyager au long cours ou encore à s’expatrier ?

C’est une bonne question 🙂

Voyager au long cours : personnellement, je ne vois le voyage un peu que comme ça. J’ai beaucoup de difficultés à partir que quelques jours lorsque c’est pour vraiment voyager.

Voyager pour moi, c’est découvrir, échanger, partir à la rencontre de l’autre, s’explorer intérieurement mais aussi explorer ce qu’il y a autour de nous. Donc cela demande forcément du temps. En quelques jours, on n’a pas vraiment le temps ni la possibilité de voir tout ce qu’il y a autour de nous et tout ce qui est beaucoup plus marquant que ce qu’il y a écrit dans un guide touristique lambda. Je pense vraiment que c’est une expérience à tester au moins une fois. Ce n’est pas fait pour tout le monde, ça c’est sûr, mais c’est à tester pour se rendre compte tout l’enrichissement que ça apporte.

Pour l’expatriation, c’est encore différent. Je pense que c’est propre à chacun et il faut suivre son instinct. J’ai fait le choix de rester ici et j’ai eu la chance d’être bien entourée et bien accompagnée. Mais suivre son instinct c’est toujours mieux que n’importe quels conseils ou toutes autres réflexions. 

 

Est-ce qu’il y a des choses que tu as faites depuis que tu voyages et que aujourd’hui tu referais différemment ?

Je dirais que les malheurs nous apprennent des choses parfois.

Depuis que ma belle-maman, Moumo, a fait ses AVC et qu’elle est dans une situation de handicap très lourde, j’apprend à réellement décompresser en voyage et à vraiment m’écouter. S’il y a des jours où j’ai besoin de me reposer, de flâner et bien je le fais. S’il y a des jours où j’ai besoin de découvrir et d’aller à la rencontre des autres ou d’un environnement, d’une ville, d’un lieu et bien je le fais. Tout simplement.

C’est surtout s’écouter ! En voyage, on a tendance à se dire, j’ai 15 jours, il faut absolument que je visite ça, ça, ça, ça et ça. Mais en fait, non ! A mon sens, c’est la plus grosse bêtise que l’on peut faire. Le plus important c’est de vraiment s’écouter au jour le jour et ne de pas forcément trop prévoir les choses. Les rencontres, les sensations que l’on a à l’intérieur de nous, les moods qui sont différents de jour en jour c’est ce qui va vraiment guider un voyage. Bien sûr, il faut avoir une ligne conductrice, ça aide. Mais il faut vraiment apprendre à s’écouter tout au long du voyage, c’est à mon avis la plus belle des choses que l’on peut faire.

 

Si on te donnait une baguette magique, qu’est ce que tu changerais dans ta vie aujourd’hui ?

Pour être tout à fait sincère, je ne changerais rien ! Tout est très bien comme c’est maintenant. Je n’ai pas tout, mais j’ai vraiment l’essentiel ! Ce que j’aimerais changer, par exemple, c’est plutôt par rapport à mes proches. J’aimerais que le covid touche à sa fin, que je puisse recevoir ma maman à nouveau, mon papa,… Mais je sais que ça se fera. 

Tu peux donner cette baguette magique à quelqu’un qui en a plus besoin que moi, car vraiment, je n’ai rien à changer ! 🙂

 

Un grand merci Marine d’avoir pris du temps pour moi, pour répondre à mes questions.

Marine et sa famille Karen ont un homestay dans leur village, ouvert aux touristes. N’hésitez pas à séjourner chez eux lors de votre prochain voyage en Thaïlande (c’est dans mes projets personnellement :)). Pour réserver, c’est ici. (c’est d’ailleurs la photo de cet article)

Marine a aussi une boutique en ligne où elle vend ses créations. Tout est disponible ici. J’ai acheté un sac au printemps dernier et je peux vous dire que c’est de la top qualité, j’en suis fan !! Elle propose aussi des accompagnements pour construire votre voyage en Thaïlande.

Et bien sûr, vous pouvez la retrouver sur les réseaux sociaux : Instagram et Facebook.

 

 

 

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5 / 5. Merci ! 1

Une réponse à « La Thaïlande et le voyage responsable selon Marine »

  1. Ce fut un plaisir de répondre à tes questions. Merci pour tes écrits et les bonnes ondes que tu partages.

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